Journée mondiale de la liberté de la presse 3 mai : célébrations de l’ONU
Un homme âgé parle à un groupe de personnes tenant des caméras et des microphones, deux militaires observent de loin
Le Secrétaire général António Guterres (à gauche) s’adresse aux journalistes lors de sa visite à Barbuda pour constater par lui-même les ravages causés par l’ouragan Irma (2017).
La presse au service de la planète : crise environnementale et urgence du journalisme
En 2024, la Journée mondiale de la liberté de la presse sera consacrée à l’importance du journalisme et de la liberté d’expression dans le contexte de la crise environnementale mondiale actuelle.
La prise de conscience de tous les aspects de la crise environnementale mondiale et de ses conséquences est essentielle pour construire des sociétés démocratiques, et le travail journalistique est indispensable à cette fin.
Les journalistes sont ainsi confrontés à d’importants défis lorsqu’ils recherchent et diffusent des informations sur des questions d’actualité, telles que les problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement, les migrations climatiques, les industries extractives, l’exploitation minière illégale, la pollution, le braconnage, le trafic d’animaux, la déforestation ou le changement climatique. Il est crucial d’assurer la visibilité de ces questions pour promouvoir la paix et les valeurs démocratiques dans le monde entier.
Dans le contexte de la triple crise planétaire, les campagnes de désinformation mettent à l’épreuve les connaissances et les méthodes de recherche scientifique. Les attaques contre la validité de la science constituent une menace sérieuse pour un débat public pluraliste et éclairé. En effet, les informations trompeuses et fausses sur le changement climatique peuvent, dans certains cas, susciter le doute et l’incrédulité quant aux questions environnementales, à leur impact et à leur urgence, sapant ainsi les efforts internationaux pour y remédier.
La dés-mésinformations sur les questions environnementales peut entraîner un manque de soutien public et politique à l’action climatique, ainsi que l’absence de politiques efficaces pour protéger les communautés vulnérables touchées par le changement climatique, notamment les femmes et les filles, car ce dernier a tendance à exacerber les inégalités existantes.
Dans ce contexte, pour parvenir à un développement durable, il est impératif que les journalistes et les scientifiques couvrent de manière précise, opportune et exhaustive les questions environnementales et leurs conséquences, tout en mettant en lumière les solutions envisageables.
Cela nécessite une stratégie globale qui comprend :
La prévention et la protection contre les crimes commis à l’encontre des journalistes.
La garantie des droits à la liberté d’expression, à la liberté de recherche scientifique et à l’accès aux sources clés d’information, en plus de lutter contre la désinformation et la mésinformation par le journalisme.
La promotion de la pluralité, de la diversité et de la viabilité des médias, en particulier des médias régionaux, locaux, autochtones et/ou communautaires.
L’assurance que la gouvernance des plateformes numériques favorise la transparence des entreprises technologiques, leur responsabilité, la diligence raisonnable, l’autonomisation des utilisateurs, et la modération et la conservation du contenu basées sur les normes internationales des droits humains, telles qu’indiquées dans les Principes de l’UNESCO pour la gouvernance des plateformes numériques.
Consultez la note conceptuelle de l’UNESCO sur la Journée mondiale de la liberté de la presse 2024.
Historique et objectifs Le 3 mai a été proclamé Journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993, suivant la recommandation adoptée lors de la vingt-sixième session de la Conférence générale de l’UNESCO en 1991. Ce fut également une réponse à l’appel de journalistes africains qui, en 1991, ont proclamé la Déclaration de Windhoek sur le pluralisme et l’indépendance des médias.
Trois décennies plus tard, le lien historique établi entre la liberté de rechercher, de communiquer et de recevoir des informations et le bien public reste aussi pertinent qu’il l’était au moment de sa signature.
Le 3 mai rappelle aux gouvernements la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse. C’est aussi une journée de réflexion entre professionnels des médias sur les questions de liberté de la presse et d’éthique professionnelle. Et c’est également l’occasion de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d’évaluer la liberté de la presse à travers le monde, de défendre l’indépendance des médias et de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu leur vie dans l’exercice de leur profession.
Favoriser la liberté d’expression
En tant qu’organisme des Nations Unies avec un mandat spécifique de promouvoir « la libre circulation des idées par le mot et par l’image », l’UNESCO vise à favoriser la mise en place de médias libres, indépendants et pluralistes sous formes imprimées, diffusées ou en ligne. Ainsi, le développement des médias encourage la liberté d’expression et contribue au renforcement de la paix, du développement durable, des droits de l’homme et de la lutte contre la pauvreté.
Prix Mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano
Créé en 1997, ce prix est destiné à distinguer une personne, une organisation ou une institution qui a contribué d’une manière notable à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse dans le monde. Il est décerné tous les ans à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Le prix est nommé en l’honneur de Guillermo Cano Isaza, journaliste colombien assassiné devant les bureaux de son journal El Espectador à Bogotá, Colombie, en 1986.
Pourquoi des journées internationales ?
Chaque journée internationale représente une occasion d’informer le public sur des thèmes liés à des enjeux majeurs comme les droits fondamentaux, le développement durable ou la santé. Ces journées permettent au système des Nations Unies, aux pouvoir publics et à la société civile d’organiser des activités de sensibilisation et de mobiliser des ressources.
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