Afrique du Sud: vers une réélection probable de Ramaphosa
Ce vendredi 14 juin, vers 10 heures du matin, s’ouvrira la première session du Parlement au Cap depuis les élections législatives du mois dernier, qui ont vu l’ANC, le parti au pouvoir depuis la fin de l’apartheid, perdre sa majorité absolue. L’ANC va donc devoir nouer des alliances pour former un gouvernement de coalition. Plusieurs partis d’opposition ont déjà indiqué qu’ils rejoindraient ce gouvernement d’unité nationale. Mais ce gouvernement de coalition n’est pas du goût de tout le monde.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa et le vice-président Paul Mashatile assistent à une réunion spéciale du comité exécutif national de l’ANC au Cap, en Afrique du Sud, le 13 juin 2024.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa et le vice-président Paul Mashatile assistent à une réunion spéciale du comité exécutif national de l’ANC au Cap, en Afrique du Sud, le 13 juin 2024.
En Afrique du Sud, la séance risque d’être houleuse. Ce vendredi, les députés prêteront serment avant d’élire le président et le vice-président de l’Assemblée. Viendra ensuite l’élection du président de la République, par simple majorité. Pendant trente ans, faire élire son président était une formalité pour l’ANC.
Mais pour la première fois, le président Ramaphosa, candidat à sa réélection, va se présenter devant une Assemblée sans majorité absolue, rapporte notre correspondant au Cap, Romain Chanson. Le parti reste toutefois la plus grosse formation politique dans l’hémicycle avec 159 députés sur 400 mais va devoir s’allier pour former un gouvernement d’union nationale.
Est-il certain d’être élu ? Le secrétaire général de l’ANC n’a pas voulu répondre à cette question. Pourtant, si aucun candidat surprise ne s’y oppose, l’élection de Cyril Ramaphosa devrait être une formalité, « mais nous sommes en territoire inconnu », a répété Fikile Mbalula. Il faut surtout conclure les négociations pour former un gouvernement d’union nationale. Cela est, selon lui, indispensable pour assurer la stabilité du pays.
Une coalition qui prend forme petit à petit.
Cette coalition prend forme petit à petit avec plusieurs partis d’accord sur le principe. Plusieurs formations d’opposition ont déjà annoncé officiellement ou officieusement être prêtes à rejoindre cette coalition. Mais ce jeudi soir, les négociations étaient toujours en cours. « Nous sommes d’accord pour converger vers le centre », a précisé le secrétaire général de l’ANC. L’actuel chef de l’État devrait donc être reconduit. Mais il sera certainement chahuté par les députés du parti de gauche radical, les Combattants pour la liberté économique de Julius Malema. Ces derniers dénoncent le rapprochement de l’ANC avec des partis plus libéraux économiquement.
Quant aux 58 nouveaux députés de MK, le parti de l’ancien président Jacob Zuma, ils ont annoncé qu’ils boycotteraient la première séance. Cela ne devrait pas avoir d’incidence sur l’élection du président pour laquelle il faut au moins un tiers des députés présents dans l’hémicycle. L’ANC détient à lui seul plus d’un tiers des sièges. rfi